La culture a une grande place dans la maternité et donne lieu à des habitudes propres au pays dans lequel on donne naissance. Régime alimentaire strict, position lors de l’accouchement, rites de protection… Mais alors, comment ça se passe ailleurs ?
Généralement, dans la plupart des pays, on attend 3 mois pour annoncer sa grossesse afin d’être certain que tout passe bien et qu’il n’y ait pas de risque de fausse couche. Chez les Cayapas, tribu au nord de l’Equateur, la grossesse n’est jamais révélée et est devinée lorsque le ventre de la mère s’arrondit !
On conseille habituellement à la femme enceinte de suivre un régime alimentaire spécifique afin que la grossesse et l’accouchement se passent bien et que le futur enfant soit en bonne santé. En France, on enlève les viandes crues, les œufs crus, les poissons crus (adieu les sushis pendant la grossesse) et les produits laitiers non-pasteurisés de ses habitudes.
On incite souvent à la future maman de « bien manger » et ne pas se priver. La légendaire « envie de fraises » des femmes enceintes rejoint cette idée. Au Maghreb, même tradition ! La femme ne doit pas être frustrée et doit pouvoir manger tout de suite ce dont elle a envie.
Dans les pays en développement, la légende dit que l’enfant aura des marques sur la peau si l’envie alimentaire de la mère n’est pas assouvie. Et dans certains pays africains, il ne faut pas manger d’ananas, sinon l’enfant aura des crevasses sur la peau. A Madagascar, on dit que le bébé ressemblera à la personne qui a assouvi le plus les envies alimentaires de la mère.
En Chine, il serait davantage préférable de boire du lait que du thé afin que le bébé ait un teint blanc, signe de pureté et beauté dans ce pays. En Corée, il faut éviter de manger du canard, ou bien l’enfant pourrait marcher comme l’animal !
Au Japon, on porte des vêtements plutôt larges et informes lors de la grossesse. En Inde du Sud, la femme enceinte doit s’enlaidir et porter un sari, grand morceau de tissu, de couleur noir afin d’éloigner les mauvais esprits. Les amis de la future mère lui offrent des bracelets en or, en argent ainsi que des rubans. En Inde de l’Ouest, le sari, est plutôt vert ou rouge. En Afrique, les femmes portent des amulettes, offertes par leur mari, afin d’être protégées. En Indonésie, les femmes portent le bola de grossesse, collier composé d’un pendentif renfermant un petit grelot, afin d’apporter bonheur et protection à leur futur enfant.
Dans certains pays d’Afrique, on déconseille de regarder des choses laides au risque que l’enfant ne soit pas beau. On dit aussi que la femme doit bien se comporter, ne pas voler ni mentir ou bien son enfant fera de même. En Côte d’Ivoire, il ne faudrait pas rester assise trop longtemps sinon la femme pourrait accoucher. Il est cependant recommandé dans ce pays de continuer à avoir des rapports sexuels pour nourrir le fœtus.
Au Bénin, Sénégal ou au Mali, les femmes ne devraient pas se balader la nuit car de mauvais esprits pourraient transformer leur bébé en monstre. Au Mali, les femmes ne doivent pas approcher un champ de riz ou bien la récolte serait mauvaise !
En Inde, la future maman se détache les cheveux et retire ses bijoux lors de l’accouchement, elle laisse les portes et fenêtres de la maison ouvertes. Au contraire, au Mexique, portes et fenêtres doivent rester closes.
En Afrique, afin de favoriser la descente du bébé, les femmes accouchent à la verticale ou accroupies. On encourage la mère à ne pas faire de bruit pour ne pas attirer les mauvais esprits. (Encore une fois !)
Les indigènes eux, recommandent d’être accroupies ou assises pour accoucher. Le compagnon ou un membre de la famille est derrière pour prévenir une chute, pendant que l’accoucheuse se place devant elle pour recevoir le nouveau-né. Au Japon, l’accouchement doit se dérouler dans le silence, la péridurale n’est pas systématiquement proposée. En effet, pour certains, y accéder serait une honte à la culture.
La Chine recommande à la jeune mère de ne pas bouger pendant un mois après l’accouchement, la maman et le bébé doivent selon la tradition, se reposer. Une fois le mois passé, a lieu le « Miyamairi », les parents et les grands-parents amènent l'enfant dans un sanctuaire shintoïste, pour remercier dieu de la naissance.
Idée similaire en Amérique Latine, il existe la « cuarentana » : quarantaine. La femme doit s’isoler pendant six semaines, se concentrer sur l’allaitement et les soins donnés à son bébé. Sa famille va lui rendre visite et s’occuper des tâches ménagères à sa place…
Pratique qui devient plus courante : manger son placenta ! Chez les Inuits manger le placenta après l’accouchement est une condition afin que la femme puisse tomber à nouveau enceinte. A l’opposé, en Afrique, il faut plutôt enterrer le placenta, sous un arbre, non loin du domicile pour rappeler la terre de la naissance du bébé.
En Turquie, on fait boire à la mère le « lohusa serbeti » : sirop de l’accouchée, composé de cannelle, clous de girofle, sucre rouge et eau. Il est supposé redonner des forces à la jeune maman.
Au Mali ou au Cameroun, ce n’est pas seulement la mère qui s’occupe du bébé, mais bien tous ses proches (famille, voisins) qui sont responsables de son éducation. Ces derniers l’épaulent et n’hésitent pas à lui venir en aide lorsqu’elle part travailler.
En Finlande, les parents n’hésitent pas à emmener leur bébé au sauna une fois passé ses 1 an ! Il aide à stimuler la circulation sanguine et booster les défenses immunitaires.
A l’opposé, en Islande, les mamans préfèrent faire prendre l’air (parfois très froid) à leur bébé afin qu’il soit en bonne santé. Bien emmitouflé dans des mitaines et couvertures, certains bébés sortent par des températures glaciales afin de les faire dormir dans le froid pour renforcer leur système immunitaire.
En Pologne, si le bébé n’est pas en bonne santé, la maman va préparer une mixture faite d’alcool local et de crème afin et l’appliquer sur le bébé qui va retrouver sa vitalité.
En Bolivie, il est plus commun d’utiliser les plantes que de consulter un docteur lorsque son enfant est souffrant. La maman bolivienne fabrique un baume appelé « mentisan », composé d’huile essentielle de pin, d’eucalyptus, de menthe, de camphre et de lanoline, permettant alors de guérir presque tous les maux.
Légendes ou pas ? Certains rites restent présents dans nos cultures encore aujourd’hui !